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camp de rivel - Page 5

  • Cérémonie à la mémoire des internés du camp de Rivel

    camp de rivel,arac,ardiepAndrée Zdrojower et Serge Pagès retraceront l’historique du camp d’internement de Rivel.

    Le rendez-vous annuel organisé à l’initiative de Andrée Zdrojower pour l’Ardiep (association des résistants, déportés, internés et emprisonnés politiques) et Serge Pagès pour l’Arac (association républicaine des anciens combattants), aura lieu aujourd'hui lundi 3 juin, sur le site de l’ancien camp de Rivel.camp de rivel,arac,ardiep

    Dès les premiers mois du conflit qui, de 1939 à 1945, allait mettre le monde à feu et à sang, s'ouvrirent dans l'hexagone, ces "enclos" que certains ont qualifié de "camps du silence" ou encore de "centres de séjour surveillés", où furent parqués les "indésirables", combattants des Brigades Internationales, réfugiés en France, à la fin de la guerre d'Espagne, Allemands et Autrichiens socio-démocrates fuyant le régime nazi, puis juifs de toutes les nationalités. Dans ces centres d'internement furent entassés des miliers d'hommes, de femmes et d'enfants dont beaucoup allaient connaître la faim et la misère, puis la déportation et la mort.

    Certains sont restés célèbres, Le Vernet, Gurs, Rivesaltes, Les Milles, Drancy. Le camp de Rivel est rarement cité, mais il figure sur la carte du livre de Serge Klarsfeld, "Vichy-Auschwitz". En août 1942, le jour de la « rafle du Vel d’hiv », les internés du camp de Rivel seront transférés à Bram, les uns étant ensuite dirigés vers Rivesaltes, les autres subissant la déportation vers Auschwitz, via le camp de Drancy.

    Cette cérémonie du souvenir se déroulera à partir de 10h 50 au pied de la stèle bâtie en 1996 et restaurée en 2012. Jean-Pierre Salvat, maire de Rivel, accueillera les représentants des associations d’anciens combattants et leurs porte-drapeaux, les élus, ainsi que les élèves du collège Antoine-Pons de Chalabre. L’assemblée se rendra ensuite au monument aux Morts de Rivel (photo ci-dessous, Archives 16 mai 2009).

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  • La clef du Pont-Rouge

    Chariot.JPGLe Pont-Rouge, alors orné de son char, oeuvre du regretté Jean-Claude Sicre. 

    En mai dernier, les élus réunis en séance afin de voter le budget 2012, avaient également évoqué les projets prioritaires, au premier rang desquels la réfection de la passerelle du Pont-Rouge. Soumise à plusieurs expertises, cette voie d’accès jetée sur le Chalabreil va très bientôt faire l’objet d’une restauration complète, et ce, 126 ans après sa mise en place. C’est en effet après une décision votée en conseil municipal le 23 mai 1886, que les Chalabrois avaient vu leur commune se doter d’une passerelle métallique, créée par les Ateliers Mauguin de Paris. Le fer supplantait définitivement le bois, parce que de fortes pluies conjuguées à la fonte des neiges, avaient emporté le 28 février 1885, une très vieille passerelle en bois.

    Bien des années plus tard, lors du deuxième conflit mondial, certains prisonniers internés dans le camp de concentration établi sur l’ancienne scierie du Moulin de l’Evêque à Rivel, viendront pour ainsi dire, apporter leur pierre à l’édifice. Ces détenus politiques, utilisés comme renfort au sein des effectifs de l’usine Canat, vont en effet bâtir deux rampes d’accès permettant le passage des brouettes. Parmi ces prisonniers, Otto Löwy, Autrichien né le 30 mai 1900, à Vienne. Ce dernier tenait un journal sur lequel il avait noté comment un voisin du quai du Chalabreil, leur avait un jour offert une boîte de conserve contenant du poisson. Une fois le « festin » terminé, la clef ayant permis l’ouverture avait été noyée dans le ciment. Le 12 août 1942, Otto Löwy fut dirigé vers le camp de Drancy, avant un dernier voyage jusqu’à Auschwitz où il mourut le 30 novembre de la même année. Dans le courant des années 1990, sa famille prendra contact avec la ville de Chalabre, grâce à l’aide du consulat d’Allemagne, afin d’en savoir plus sur le parcours de l’un des leurs. Donnant par la même occasion, plusieurs informations consignées dans le carnet de Otto.  

    Le temps a passé depuis, et si le métal de la passerelle est aujourd’hui la proie de la rouille, le béton des rampes adjacentes donne lui aussi certains signes de faiblesse. Signes faibles certes, mais suffisants pour laisser apparaître une clef, que l’on devine lorsque l’on se positionne face au pont, et dos à l’église Saint-Pierre. 70 ans après, le souvenir du citoyen Otto Löwy et de ses compagnons d’infortune a ressurgi de l’oubli, grâce aux effets improbables de l’érosion. En cette année 2012, le Pont-Rouge va être restauré, par nécessité, et il est permis d’espérer que ce vestige d’humanité et de fraternité, n’ira pas se perdre dans un amoncellement de gravats.

    Sincères remerciements à Serge Fournié, pour l’intérêt qu’il porte à la chose historique, et pour son sens aigu de l’observation.

  • Camp de Rivel : Lettre ouverte d'un élu

    Jean-Charles Sutra, conseiller municipal à Laroque d'Olmes (Ariège) communique :

    En mai 2011, j'avais adressé une lettre aux présidents des communautés de communes du Chalabrais, du pays d'Olmes et du Pays de Mirepoix, au sujet de l'absence de panneau évoquant le camp de Rivel le long de la "voie verte" qui relie Lavelanet à Mirepoix. Seul M. Sanchez, président de la communauté des communes du Pays d'Olmes a répondu en disant qu'il transmettait le courrier à " l'Association du Pays des Pyrénées Cathares qui a réalisé la signalétique d'interprétation patrimoniale de la voie verte pour porter votre demande à leur connaissance et qu'ils puissent y réserver une suite favorable en concertation avec la commune et la communauté de communes concernée". Sans autre nouvelle à ce jour, je me permets de rendre publique ma lettre de demande. 

    Stèle Rivel.jpg

  • A la mémoire des « Indésirables »

    L’étude réalisée par MM. Louis Vives et Jean Tisseyre, publiée en 1992 dans le bulletin de la Société d’Etudes Scientifiques de l’Aude (SESA), recèle de précieux témoignages sur ce que fut le parcours des personnes ayant séjourné de 1940 à 1944, dans le camp d’internement de Rivel. Une structure érigée sur ordre du gouvernement français, donné aux préfets du Sud de la France, afin de faire face à l’arrivée éventuelle de réfugiés. Ceux que Pierre Laval chef du gouvernement pétainiste considérait comme des « indésirables » avaient les premiers, eu le courage d’affirmer leurs opinions politiques en dénonçant le danger d’une guerre contraire à l’intérêt de la nation, de la république et de toutes les libertés. Républicains espagnols, réfugiés allemands, militants communistes, syndicalistes, patriotes, résistants et juifs allaient ainsi être « hébergés » dans le camp de Rivel. Rivel mais aussi Argelès sur Mer, St Cyprien, Rivesaltes, Septfons, Bram, Le Vernet d’Ariège, Gurs, des centres d’internement devenus un instrument politique entre les mains de Vichy, et qui allaient fournir dès l’invasion de 1942, la principale population des camps de la mort.

    Louis Vives.jpgLouis Vives a retrouvé les derniers témoins du camp de Rivel (photo archives Avril 2001).

    Lundi 16 mai, l’association des résistants, déportés, internés et emprisonnés politiques (Ardiep) et l’Arac, association républicaine des anciens combattants, se réuniront au pied de la stèle du camp de Rivel afin d’honorer la mémoire de celles et ceux qui connurent l’enfer des camps d’internement. Les élèves du collège Antoine-Pons de Chalabre seront associés à cette journée du souvenir, aux côtés d’Andrée Zdrojower et Serge Pagès, coordinateurs d’une cérémonie qui débutera à 10h 45, sur le site de l’ancien camp, au lieu-dit « la scierie de la Prade ».